Devant la tente vide

Claude Vigée

Rentrée de septembre 2024. Alors que l’agitation et le bruit reprennent dans la grande ville, après un été consacré à la montagne, au repos et à la ballade, il est temps de retrouver mes compagnons les poètes.

J’ai donc décidé de relire les poésies complètes de Claude Vigée, éditées sous forme de numéro spécial par la revue Peut-Être, sous le titre “Jusqu’à l’aube future”.

Je vous propose ci-dessous un premier texte, intitulé “Devant la tente vide”.

devant la tente vide
pour le festin du sable :
tu ne commandes pas,
tu délivres le souffle.

Parfois Dieu rit
quand il est ivre --
émergence du cri !

Jacob dès le matin
a serré dans sa paume
le talon d'Esaü.

La main est au début
le talon à la fin :
du talon à la main

juste le temps de vivre !

Jacob médite, Esaü chasse,
l'un chante, et l'autre assomme :
en somme

rien de neuf ne se passe
dans l'histoire de l'homme.

Paris Babel Athènes Rome --
à tâtons, sans un bruit,
Jacob suit la trace

le pied sanglant d'Edom.

Claude Vigée

N’hésitez pas à commenter ce poème ! Je vous retrouve bien vite pour d’autres textes et une présentation de ce grand auteur décédé en 2020 à 99 ans.

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